Une jeune commune

 

Remontons à la dernière moitié du 16ème siècle...

Alors qu’existaient déjà depuis plusieurs siècles les villages du Haut-Vallon de St-Imier et celui des Bois, le territoire qui va du Cerneux-Veusil aux Convers est encore en friche.

Il y a dans ces hauts pâturages tout au plus quelques remises à fourrage dont on peut se demander si elles n’ont pas été à l’origine du nom de La Ferrière, puisqu’on les appelle en latin : « fodraria ».

De courageux colons arrivent à cette époque de la proche seigneurie de Valangin et s’installent sur ce sol parfois ingrat. Ils ont l’habitude de ce climat, assez semblable à celui des montagnes neuchâteloises. Ils sont communiers de La Chaux-de-Fonds, La Sagne, Le Locle et bourgeois de Valangin. Ils forment dans l’évêché de Bâle un petit monde à part.

26 juillet 1590
Une assemblée réunit 134 personnes et familles de cette région. Un pacte est conclu et signé. Ce vénérable document est conservé aux archives de la commune de La Ferrière. On y retrouve les noms des familles bourgeoises de ce lieu : Brand, Droz, Calame, Jacot, Leschot, Nicolet, Robert, Tissot-Daguette, Vuille, pour ne citer que des noms de familles encore existantes.

28 avril 1623
Peut-être tacitement reconnue par le prince-évêque de Bâle dès sa fondation, la nouvelle « Communauté des Montagnes » dut attendre  jusqu’à cette date pour être reconnue par le châtelain d’Erguel, au nom du prince Guillaume Rinck de Baldenstein.

1614
Date de construction des premières fermes, dont la plus ancienne existe toujours au lieu dit le « Haut des Vieilles ».

1639
La jeune commune se développe et ses habitants travaillaient avec courage lorsque la guerre de Trente Ans amena jusque chez nous les soldats suédois, et La Ferrière à l’instar d’autres communes des environs paya son tribut de sang et de ruines.

Le centre de la vie communale n’était pas au village actuel, mais sur la montagne ou s’égrenaient les fermes de la Rangée des Robert à la Montagne de Sonvilier et La Chaux-d’Abel sur un territoire passablement plus grand que de nos jours.

Mais nul ne fait fortune sur nos hauteurs. Les gens n’y sont pas riches et la communauté non plus. Les corvées sont nombreuses et lourds les impôts. Les communes sœurs de la paroisse de Saint-Imier semblent avoir beaucoup de peine à comprendre que celle des Montagnes, un temps la plus peuplée de toutes, demeure la plus pauvre.

La vie serait quand même belle ici et le peuple heureux et sans histoire, s’il ne fallait vivre parfois dans une atmosphère lourde de procès et de requêtes en cours de Son Altesse, pour tenter durant le 17e siècle et une partie du 18e, de rendre plus équitable la participation de nos gens à la vie commune de l’Erguel.

XVII et XVIII siècles
A cette époque sont arrivés dans nos contrées des mennonites (communauté anabaptiste fondée à l’époque de la Réforme) chassés de l’Emmental et que le prince-évêque de Bâle accepte sur les hauteurs encore peu peuplées et peu exploitées de son territoire.

1767
Le prince Simon-Nicolas de Montjoie trouve une solution en remettant en fief le domaine du Château d’Erguel à la Communauté des Montagnes. Bonne affaire pour notre équilibre financier.

Ces embarras pécuniers réels ne doivent cependant pas nous faire perdre de vue qu’à cette époque La Ferrière eu une certaine célébrité grâce à trois hommes dont le renom dépassa nos frontières.

1650-1719
Daniel Sandoz est un chirurgien de valeur. Aidé de son gendre, Abraham Gagnebin, il crée une clinique à La Ferrière, et transforme en 1688 sa maison en auberge, «Le Logis de la Licorne».

1707-1800
Abraham Gagnebin est un médecin chirurgien distingué. Naturaliste, géologue et climatologiste il correspond avec des savants suisses et étrangers. Avec son frère Daniel il créa dans leur maison le « Pavillon » un véritable musée d’histoire naturelle que de très nombreux voyageurs vinrent visiter et admirer.

1709-1781
Daniel Gagnebin est médecin, physicien, chimiste et mathématicien, il fut le collaborateur de son frère Abraham. Capitaine au service de la France, il devint membre de l’Académie de Gottingue. En 1940, la société d’émulation jurassienne fit sceller dans la façade du « Pavillon » une plaque commémorative rappelant la mémoire de ces deux illustres personnages.

1765
Abraham Gagnebin reçoit Jean-Jacques Rousseau et on dit qu’ensemble ils plantèrent les tilleuls qui existent toujours à La Ferrière. Ils sont par ailleurs représentés dans nos armoiries par quatre de leurs feuilles.

1792
Acquisition du domaine de La Combe-du-Pelu afin de procurer un « hôtel de ville » à la pauvre commune des Montagnes de La Paroisse de St-Imier.

1797 - 1798
La région est annexée par les troupes françaises et rattachée à la France et au département du Mont Terrible. De cette époque remonte le nom de La Ferrière, (qui comme cité plus haut serait dérivé du latin fodraria, grange).

1806
Nos gens rachètent le domaine du château d’Erguel. (…qu’ils revendirent en 1828).

1813 - 1814
Notre commune souffre du passage de troupes alliées (guerres napoléoniennes). Son territoire est diminué au profit des communes voisines.

1815
Rattachée au canton de Berne, La Ferrière vécût depuis lors les destinées du District de Courtelary. L’industrie horlogère s’était installée à côté de l’agriculture. La population augmente en passant de 654 en 1813 à 1040 habitants en 1870.

1859
Construction de l’ancienne école.

1861
Une ère de prospérité semblait naître. La paroisse, détachée de celle de Renan, devient autonome.

Son essor n’eut pourtant rien de spectaculaire. Les villes tentaculaires attirèrent les comptoirs et les petits ateliers d’horlogerie de notre commune qui redevint alors essentiellement agricole et dont la population tomba de 796 âmes en 1888 à 507 en 1960 et 445 en 1972.

En même temps se produisit un événement démographique : les familles bourgeoises de langue française quittèrent le pays et furent souvent remplacées par des citoyens venus d’autres cieux et parlant l’allemand.

1861 - 1864
Construction de l’église.

1892
Arrivé du chemin de fer à vapeur. La commune est desservie par la ligne Saignelégier-La Chaux-de-Fonds.

09 octobre 1913
Adoption des armoiries de La Ferrière par les autorités communales.

13 juin 1924
Un incendie détruit la ferme et école de La Combe-du-Pelu. La reconstruction d’une nouvelle ferme avec une classe d’école et un logement pour l’enseignant a lieu la même année.

12 juin 1926
Une tornade d’une largeur de 300 à 1000 mètres ravage tout sur son passage entre Pouillerel et la Chaux-de-Breuleux. Des maisons sont notamment détruites à La Chaux-d’Abel sur la commune de Sonvilier ainsi que dans la région des Bulles, de la Sombaille et des Breuleux. La commune de La Ferrière a été épargnée. Seule l’extrême pointe nord-est de la commune a été touchée.

1958
Construction de la nouvelle école du village.

1967
Construction de la nouvelle école primaire de La Combe-du-Pelu.

1992
Inauguration de la halle polyvalente, attendue depuis longue date par la population et les sociétés locales.

Sources :
Résumés historiques établis par M. Pierre Léchot, ancien pasteur et secrétaire communal de La Ferrière.
Feuilles paroissiales de La Ferrière (1924 - 1926)

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2333 La Ferrière

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